Ce module a pour objectif de développer des compétences pratiques de commandement dans le champ de la connaissance de l’homme et de ses interactions avec son environnement. Il s’intègre pleinement dans la volonté affichée par l’AMSCC de créer une articulation entre les enseignements académique, militaire et humain.
Bâtie autour des quatre défis de la formation initiale des officiers, la « psychologie du commandement » prépare les chefs de demain aux engagements opérationnels de haute intensité comme à l’exercice de l’autorité dans leur commandement au quotidien.
Le défi de la complexité
La capacité à comprendre un environnement opérationnel complexe s’appuie sur l’ouverture intellectuelle, ainsi que sur une grande flexibilité cognitive intégrant par ailleurs l’existence de biais. En développant le potentiel du chef à se représenter les choses telles qu’elles sont et non telles qu’il voudrait qu’elles soient, les compétences acquises renforcent la cohérence de son analyse, sa capacité à gérer l’incertitude et donc à faire face à l’adversité.
Le défi de l’autorité
L’autorité repose sur la fonction tenue et la personnalité du chef ; elle permet de prendre des décisions et d’en assumer la responsabilité. Il est fondamental de former des chefs possédant une solide et saine capacité à s’affirmer, à défendre leur point de vue tout en étant capable d’en entendre d’autres. Le chef doit développer des compétences en communication et adopter des attitudes relationnelles adaptées dans son commandement du quotidien pour gérer le collectif et les tensions qui peuvent se faire jour. En déployant un style de commandement authentique, il peut devenir le meneur d’homme qui guide avec fermeté et bienveillance, renforçant la cohésion et la capacité à faire face, individuellement et collectivement.
Le défi de l’humanité
La « psychologie du commandement » a pour socle la connaissance de soi et des autres. Cette connaissance repose sur la capacité du chef à observer ainsi qu’à écouter de manière active ses subordonnés. Prenant conscience de l’importance fondamentale, pour lui comme pour ses subordonnés, de la notion de sens (sens de sa vie, sens de son métier, sens de sa mission), il entretiendra la motivation, la reconnaissance et l’engagement de son personnel.
Le défi de la combativité
La capacité à livrer le combat et à vaincre l’adversaire restant l’objectif majeur, il en résulte de nombreuses nécessités : savoir « être et durer », savoir gérer le stress opérationnel autant que la fatigue et le manque de sommeil, savoir gérer ses émotions mais aussi savoir commander dans l’incertitude, enfin savoir apprendre de ses erreurs sans se laisser abattre et dépasser par les évènements. C’est la raison pour laquelle la formation initiale aux techniques d’Optimisation des Ressources des Forces Armées (ORFA, ex-TOP) a été intégrée dans le cursus. Un dernier impératif et non des moindres : se préparer à côtoyer la mort, mise à distance par nos sociétés post-modernes, se préparer à la donner comme à la recevoir.
Au total, le programme comprend un volume conséquent d’heures de formation auxquelles s’ajoute un séminaire basé sur un travail de groupe avec restitution, sur le thème « le chef face à la mort ».
Ce programme riche et ambitieux contribue au développement des forces morales avec un objectif, celui d’être capable de mener les combats d’aujourd’hui et de demain, y compris dans l’hypothèse d’un engagement majeur.