Pour moi, être pilote c’est avant tout être responsable de la sécurité de sa machine. Mon rôle est de prendre en compte, dans le choix des trajectoires, l’environnement dans lequel l’hélicoptère évolue : les conditions météorologiques, la présence d’autres aéronefs, les performances machines du moment, ou encore la position de l’ennemi pour les missions en opérations extérieures.
J’ai également dû développer une certaine autonomie, ainsi qu’une capacité à être force de proposition pour pouvoir assister le chef de bord dans la réalisation de sa mission.
La formation pour devenir pilote de Caïman se fait en deux temps. La première partie a lieu dans la ville de Dax, à l’école de pilotage de l’ALAT (aviation légère de l’armée de Terre) et consiste à préparer le brevet de pilote d’hélicoptère, ce qui comprend six mois de théorie à temps plein et six mois d’apprentissage au pilotage. La seconde partie se déroule au Luc en Provence et consiste à obtenir les qualifications de pilote opérationnel. Cela comprend le vol de combat, le vol aux instruments et la qualification sur Caïman.
En 2017, j’ai été affecté au 1er régiment d’hélicoptères de combat à une quarantaine de kilomètres de Strasbourg, un régiment dans lequel je suis toujours.
Parallèlement, en 2018, je suis parti sur le théâtre malien, dans le cadre de l’opération #Barkhane pour ma première OPEX (opération extérieure). J’y suis retourné plus tard en 2020 et 2021.
J’ai décidé de m’engager après avoir travaillé 5 ans comme ingénieur dans le monde civil. Le métier de pilote m’attirait depuis tout petit, mais je n’avais pas osé franchir le pas. Ne me voyant pas travailler comme ingénieur pendant toute ma carrière, j’ai décidé de passer les tests avant d’atteindre la limite d’âge et pour ne pas le regretter plus tard.: Ce qui me plait ? Le travail en synergie avec un équipage (chef de bord, pilote, mécanicien navigant et membre opérationnel d'équipage de soute), le fait de piloter un hélicoptère dernière génération, ou encore la diversité des missions et des vols (évacuations médicales, déposes de commandos, missions logistiques, aérocordage, transport de charge sous élingue, vol tactique, vol aux instruments…)
Le rythme opérationnel exige une disponibilité élevée c’est vrai ; je ne regrette rien ; la preuve : Je souhaite rester au sein de l’ALAT comme pilote de combat, la prochaine étape étant la qualification chef de bord.