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Alors que les écoles viennent de détacher une seconde vague d’élèves en renfort de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) dans le cadre de l’opération « Résilience », François, en poste à la caserne de Courbevoie depuis le 4 avril, ne compte plus ses interventions. Elève-officier de l’école militaire interarmes (EMIA), il totalise presque 10 ans d’expérience à la BSPP ce qui ne l’empêche pas de reconnaitre qu’il lui a fallu un petit temps de réadaptation : « Au départ, je me suis vite rendu compte que j’étais un peu « rouillé » mais les réflexes sont très vite revenus. Vous savez, le secours à victime, c’est comme le vélo quand on n’en a pas fait depuis longtemps… ça revient vite ! » plaisante-t-il. |
 | « Les missions de secours au profit de personnes atteintes du COVID 19 ou suspectées de l’être représentent un peu plus d’un quart de mes interventions. C’est une petite pointe de stress en plus car cela nécessite la mise en œuvre d’un protocole très strict : port d’un masque, de gants et, pour les cas avérés, d’une tenue spécifique complète. Chef d’agrès, je suis responsable de la sécurité de mon équipe et dois particulièrement être vigilant sur ce point. Enfin, après chaque mission, nous sommes tenus de procéder à la désinfection complète de notre camion. » confie François. |  |
Des moments difficiles, il y en a ; l’élève-officier déplore le cas de l’arrêt cardiaque d’une personne de 55 ans qu’il n’a pas pu réanimer avant de s’empresser d’évoquer le cas d’un autre élève de l’EMIA sans doute bien plus impacté que lui : « Vous savez, Joffrey, en poste à Colombes, est intervenu sur un petit de 2 ans dans le coma et sur un jeune de 23 ans décédé devant sa famille. Ça n’a pas dû être facile à vivre ! » Si les sapeurs-pompiers de la BSPP sont des professionnels aguerris, ils n’en demeurent pas moins des hommes. Pour expliquer comment surmonter les cas de détresse dont ils sont à la fois témoins et acteurs, François va à l’essentiel : « La force des liens qui nous unit entre pompiers est exceptionnelle. Nous n’affrontons pas les épreuves seules mais en équipe, en groupe. Lorsque nous rentrons de mission, au milieu de la nuit, nous avons toujours à cœur de partager un moment ensemble avant d’aller se coucher. Cela nous aide à décompresser, à passer à autre chose. Pour moi, c’est le plus beau métier du monde ! ». |