Mon général, pourriez-vous nous présenter l’école de l’infanterie ainsi que ses ambitions ?
Héritière de l’école d’application de l’infanterie (EAI) et de l’école militaire d’infanterie (EMI), l’école de l’infanterie est transférée à Draguignan le 1er août 2010, dans le cadre de la réorganisation de l’armée de Terre et de l’optimisation de son outil de formation.
Sa mission majeure est de former et d’entraîner les chefs d’infanterie de l’armée de Terre, du sergent au capitaine, destinés à commander au sein des formations d’infanterie de métropole et d’outre-mer. Elle accueille chaque année environ 2 000 stagiaires et une trentaine de cadres étrangers qui viennent développer leurs connaissances techniques et tactiques et s’entraîner. Elle propose annuellement 80 stages différents qui font la part belle aux mises en situation tactiques, à la délivrance des feux et à la connaissance technique.
Le général commandant l’école est par ailleurs le conseiller du CEMAT en matière d’organisation, de fonctionnement, d’emploi et d’évolutions de l’infanterie.
Comment l’école de l’infanterie s’inscrit-elle dans la transformation de l’armée de Terre ?
Former des chefs au combat
L’ambition est de délivrer l’infanterie et les cadres d’infanterie dont l’armée de Terre de combat a besoin.
Pour atteindre cet objectif, l’EI s’est tout d’abord engagée dans une réorganisation profonde de la formation des sous-officiers d’infanterie. L’école forme au bon moment, au bon niveau et au juste coût. Elle s’attache à former des cadres autonomes, chefs au combat, au quartier et sur le terrain, capables à leur tour de former leurs hommes et de les fidéliser.
La seconde ambition majeure est celle de l’accompagnement des réorganisations liées au modèle du régiment d’infanterie 2030 (RI 2030). Le déploiement des mortiers de 120 mm dans l’infanterie, l’apparition d’une nouvelle trame anti-char, la création de section de reconnaissance et de guerre électronique ou tout simplement la dronisation plus poussée de l’infanterie conduisent à la mise en place de nouvelles actions de formation à destination de nos cadres. Parallèlement, l’école adapte ses formations à la spécialisation des brigades interarmes.
Ces deux ambitions permettent à l’école de s’inscrire totalement dans la transformation vers l’armée de Terre de combat.
Un mot sur la formation des cadres ?
La formation des cadres est notre domaine d’excellence et nous formons les formateurs. Nous sommes ainsi particulièrement vigilants en ce qui concerne la pédagogie, l’exemplarité, l’exigence morale attendue de nos cadres formateurs. Je peux constater chaque jour que les cadres de l’école de l’infanterie et les instructeurs de la formation commune connaissent leur responsabilité dans l’édification d’un système d’hommes particulièrement exigeant.
Ils sont à la hauteur de la tâche qui leur est confiée et je peux témoigner qu’ils se dépensent sans compter pour garantir cette noble mission de formation. C’est à eux que revient le mérite du succès de l’école de l’infanterie.