L’intéressé, passionné par les courses extrêmes, nous livre quelques informations sur sa motivation et sur sa préparation.
Laurent, pouvez-vous vous présenter ?
Sportif passionné j
e pratique depuis maintenant plus de 35 ans toutes sortes d’activités sportives et plus particulièrement la course à pied. J’ai notamment été pompier volontaire et judoka ce qui m’a beaucoup appris sur la maitrise de soi.A 19 ans à peine, je devance l’appel et m’engage chez les Troupes de marine. J’y suis resté près de 20 ans réalisant de nombreuses missions en France comme à l’étranger. Je suis désormais personnel civil à la DRHAT depuis maintenant un peu plus de 11 ans. J’ai 48 ans, je suis marié et j’ai 3 enfants.
Comment avez-vous eu l’idée de participer à cette course ?
J’ai souvent pensé à cette course qui est une des épreuves les plus dures au monde. Mais il faut être très bien préparé pour ce genre d’activité et également bien armé côté financier, puisque l’inscription à elle seule coûte 3 500 € (hors alimentation, matériels et logistique). Participant à de nombreuses courses dans le civil, j’ai été contacté par un ami afin de compléter une équipe (Team des Chasseurs Alpins), à la suite d’un très grave accident de l’un de ses membres. Je n’ai pas hésité une seconde pour que son envie de participer à l’une des courses les plus dures au monde, se réalise à travers notre participation.
Nous courons au profit de la cellule des blessées de l’Armée de Terre (CABAT).
En quoi consiste cette épreuve ?
Il s’agit de réaliser 250 kms en 7 jours, répartis en épreuves de 37 à 80 kms chaque jour. Cette course à pied se déroule dans le désert sud saharien dans une fournaise avec des températures de plus de 40° dans la journée, en autosuffisance totale, sans assistance extérieure, hormis pour l’eau. Pour tout le reste, nous devons nous débrouiller seul.
Quel est votre objectif ?
Vous vous en doutez, comme tout participant à ce type d’épreuve, il s’agit de parvenir au terme de cette course et recevoir de son fondateur M. Bauer le fameux trophée de cette 36e édition.
Mais l’objectif qui me tient le plus à cœur dans cette action est le soutien aux blessés de l’armée de Terre. En effet, il s’agit, grâce à l’association Terre Fraternité[1], de recueillir des dons qui seront reversés à la CABAT pour nos militaires blessés.
Comment préparer une telle épreuve ?
Ma préparation a débuté au printemps dernier, tout doucement, pour se terminer dans la 1ère quinzaine de mars. D’un point de vue financier j’ai effectué des recherches de sponsors dans mon cercle proche puis auprès des banques, sociétés, et de la DRHAT qui me soutient dans cette aventure.
Concernant mon entraînement, je suis un programme, ponctué de courses obligatoires et de courses test. A ce stade de fin de préparation, je réalise un peu plus de 300 kms de course par mois mais également des séances de vélo et de Cross Fit. C’est une préparation beaucoup plus importante que pour le Grand Raid du Golfe en 2017.
Ma préparation physique consiste en des séances de massages hebdomadaires puis bihebdomadaires, des séances de cryothérapie, mais aussi la préparation
des pieds et un passage chez la pédicure. La préparation intestinale est un point très important et obligatoire, par ailleurs demandé pas l’organisation du marathon, tout comme la consultation d’un cardiologue, sésame pour participer.J’achète progressivement du matériel que je teste : tenue, chaussures, nourriture lyophilisée… En effet, la composition de l’alimentation est obligatoirement lyophilisée, puisque nous devons tout porter nous-même (mon sac pèsera 10 kg, le jour du départ). Nous devons avoir un apport minimum de 2 000 Kcal/jour (c’est aussi une consigne obligatoire de l’organisation).
Y a-t-il des moments éprouvants dans votre préparation ?
La préparation physique est en effet parfois difficile. Mais la préparation logistique et matérielle est stressante car rien ne doit être laissé au hasard : le choix des chaussures, de la tenue, de l’alimentation, du sac, et même du type de chaussettes et de sous-vêtements. Car si un grain de sable vient perturber le physique, la course peut s’arrêter. Nous n’avons pas droit à l’erreur sur ce type de compétition !
Quelles sont vos plus belles victoires ?
J’en citerais trois :
- Mon 1er 100 kilomètres en 2016, que j’ai terminé dans la douleur suite à une blessure qui m’a stoppé dans mes entraînements pendant 6 semaines avant l’épreuve ;
- Ma 1ère participation au Grand raid du Golfe du Morbihan (177 kms) en 2017, lors duquel le finish fut formidable ;
- Pour terminer, ma 1ère participation à l’Ironman de Tours en 2018 (3.9 kms de nage, 180 kms de vélo et 1 marathon) avec une préparation de 20h par semaine, pendant 35 semaines. Ce fut d’ailleurs mon 1er triathlon !
Et après le Marathon des Sables ?
Après cette aventure, il y a encore beaucoup de courses à faire comme l’Ultra Trail du Mont-Blanc qui représente le Graal pour moi.
Et pourquoi pas par la suite mettre mon expérience au service d’autres coureurs en les conseillant dans leur préparation, ou bien écrire un livre… car j’aime les défis hors norme !
Nous souhaitons bon courage à Laurent pour cette aventure exceptionnelle et altruiste !
Vous pouvez soutenir Laurent Clausse et faire un don au profit de la CABAT en cliquant ici ou scanner ce QR code.
[1] Créée par le général d’armée Bernard Thorette CEMAT du 01/09/2002 au 15/07/2006