La base du métier des armes, avant la spécialité
Le maréchal des logis Manon a toujours été attiré par le métier des armes. Après un temps de réflexion, elle a pris la décision de s’engager dans l’armée à 23 ans, avant de se rendre à son centre de recrutement (CIRFA) de rattachement à Clermont-Ferrand. « Avec un bagage scientifique (DUT de chimie) et étant intéressée par le milieu de l’aéronautique, j’ai été orientée vers les métiers de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) et plus particulièrement vers celui de météorologue. » Plus tard, le CIRFA l’a envoyé visiter la base école du 2e régiment d’hélicoptères de combat au Cannet des Maures. Sur place, une prévisionniste météo lui a permis de choisir sa voie en lui présentant les nombreuses facettes de ce métier : « Il fallait d’abord que je passe les tests de sélection à l’antenne ALAT de Vincennes. J’ai réussi ces épreuves, ce qui m’a permis d’intégrer l’école nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) de Saint-Maixent-l’Ecole pour suivre une formation militaire initiale de huit mois. J’ai pu y retrouver les valeurs qui m’avaient poussé vers le métier de militaire, comme la cohésion et l’envie de se dépasser. » Cette formation, qui permet d’acquérir les bases du métier de militaire, est commune à tous les sous-officiers directs de l’armée de Terre. Elle est marquée par la cérémonie de remise des galons de sergent, moment émouvant et vécu intensément par Manon.
Se former dans sa spécialité
Devenue maréchal des logis, Manon se spécialise à l’école nationale de météorologie (ENM) à Toulouse. Durant 18 mois, des cours intenses sont dispensés par les professeurs de météo France ainsi que par des professeurs militaires, notamment sur la météo générale et plus spécifiquement sur la météo aéronautique. Les cours peuvent être denses et nécessitent de bonnes bases en mathématique et en physique, mais également en anglais. Au terme de la formation, l’affectation est choisie en fonction du classement et des places disponibles.
Pour sa part, Manon a choisi d’être affectée à la base école - 6e RHC de Dax. A partir de ce moment, une nouvelle phase d’apprentissage a débuté pour elle ; 4 mois au sein du peloton météo de l’escadrille des services d’aérodrome : « J’ai pu mettre en application toutes les connaissances acquises en école, parrainée par les différents météorologues du peloton. A la fin de cette période de parrainage, qui m’a permis d’acquérir une certaine autonomie en voyant toutes les spécificités météorologiques liées à un terrain particulier, j’ai obtenu la qualification de prévisionniste météo. »
Une fonction exigeante, opérationnelle avec des perspectives d’évolution
Dans l’aéronautique, aucun vol ne s’exécute sans avoir reçu une information sur les conditions météorologiques. De ce fait, les pilotes s’appuient fréquemment sur des conseils pour prendre des décisions sur le déroulé de leurs vols. Le rôle du météorologue est donc important dans les prises de décision opérationnelle, parfois complexes, notamment à cause de l’incertitude des données de prévision. Ce rôle est encore plus important en opérations extérieures (OPEX) selon Manon : « J’ai eu la chance dès ma première année d’affectation, de partir à Gao au sein de l’opération Barkhane pendant 4 mois durant la saison des pluies. C’est là que le rôle du prévisionniste prend toute son importance. En effet, des phénomènes violents se produisent souvent, pouvant impacter la sécurité des nombreuses missions non seulement aéronautiques mais également terrestres et notre expertise est constamment mise à l’épreuve. Ce métier est enrichissant de par la diversité des phénomènes météorologiques locaux. »
Au cours de sa carrière, le maréchal des logis suit de nombreux stages comme celui sur la météorologie tropicale ou sur les phénomènes hivernaux par exemple. Les connaissances sur ce sujet sont en constantes évolutions, permettant ainsi de se mettre à niveau en permanence.
Prévisionniste météo militaire est une spécialité exigeante qui a permis à Manon de découvrir en OPEX des situations météo inédites, tout en échangeant avec ses homologues de l’infanterie, du train et des armées étrangères comme l’armée danoise et britannique. Servant dans l’ALAT, Manon est également heureuse de pouvoir voler régulièrement à bord des hélicoptères de son unité.
Aujourd’hui sous-officier, le maréchal des logis Manon sait qu’elle aura plus tard la possibilité de devenir officier si elle le souhaite, grâce à la création récente du poste d’officier météo.