Le Lycée militaire d’Autun compte une Classe Préparatoire à l’Enseignement Supérieur (CPES), qui présente la particularité, outre un programme académique qui vise à orienter les jeunes bacheliers qui la composent vers les CPGE, notamment ECG, de reposer sur un programme culturel et pédagogique dense.
Le début de l’année scolaire 2022-2023 a commencé par la découverte d’Autun, la vieille cité éduenne qui héberge le Lycée militaire. Son l’histoire débute il y a plus de 2000 ans. Par conséquent, elle présente de nombreux vestiges passionnants, spectaculaires, de la période antique et de l’époque médiévale.
Au musée Rolin, la classe a découvert, par exemple, la fameuse Ève couchée, fragment d’un ancien tympan roman, détruit à la veille de la Révolution, ainsi que le tableau présentant la prise de la Tour Malakoff, à Sébastopol, en 1855, par le futur Maréchal Mac-Mahon ; ce dernier étant le parrain de la Corniche du LMA.
Au cours des semaines qui ont suivi, tout en respectant le cadre scolaire, les cours, les devoirs surveillés et les interrogations orales, la CPES a poursuivi son parcours culturel, en s’éloignant progressivement de ses bases. Comme son programme d’histoire est essentiellement centré sur la découverte de la société française au XIXe siècle, elle a pu visiter la ville du Creusot, échanger avec Dominique Schneider, écrivaine reconnue et 5e génération de la fameuse dynastie des maîtres de forges. Elle s’est ensuite retrouvée au pied de l’imposant Marteau Pilon qui a fait la gloire de l’usine sidérurgique locale et des établissements Schneider lors de l’Exposition universelle de 1878. La même approche a prévalu au moment de prendre connaissance des grands bouleversements sociaux, avec la visite de l’ancienne mine de charbon de La Machine, dans la Nièvre, qui, elle aussi, appartenait à la famille Schneider avant d’être intégrée au sein de Charbonnages de France. Les élèves ont eu la possibilité de cheminer au sein de reconstitutions d’anciens travaux miniers mais aussi de visiter de vieux bâtiments industriels à l’abandon. À l’opposé de cette déprise industrielle, la classe a eu la chance de pouvoir visiter l’usine Nexter de Roanne, qui était en train d’assembler des véhicules Griffon, Jaguar et Serval, ainsi que des canons CAESAR. En Franche-Comté, les CPES ont découvert certains sites emblématiques des différentes scansions industrielles du pays, avec la taillanderie de Nans-Sous-Saint-Anne, la saline de Salins-les-Bains, puis celle d’Arc-et-Senans. Enfin, parmi les expériences marquantes de cette année, trois journées ont été consacrées à une articulation entre découverte du terrain, de quelques principes tactiques et présentation de lieux emblématiques de la bataille de Verdun, puis de la campagne de 1940, avec la visite des Éparges, des forts de La Falouze et de Douaumont, du mémorial de Verdun et de l’ossuaire de Douaumont, pour terminer par une immersion au sein de site du Hackenberg, élément clé de la ligne Maginot.
Lyon et Dijon ont permis de revenir à une approche plus classique de la culture, avec la visite des principaux musées de ces villes. Ces moments, riches en connaissances nouvelles, qui forgent un solide socle de culture générale, ont déterminé le caractère si particulier du groupe, mais lui ont aussi permis de découvrir des musées, des sites remarquables, d’assister à des concerts de musique classique, des pièces de théâtre et des conférences.