Laurent, vous avez achevé les 250 km du Marathon des Sables, quel est votre ressenti quelques jours après cette épreuve ?
Je suis heureux, mission accomplie, objectif atteint.
Quel est votre classement final et par équipe ?
Je finis 786e sur 906 coureurs au départ, 801 finisher, 105 ont abandonné. Je clôture cette course en 64h 47min 51sec. Notre classement équipe avec la Team Chasseurs Alpins est 25ème sur 26.
Votre préparation était-elle adaptée à la réalité de la course ?
Dans l’ensemble oui, je n’ai eu aucune douleur au niveau musculaire, squelettique, dos, jambes, épaules. J’avais beaucoup privilégié la randonnée à la fin de ma préparation.
Qu’est qui a été le plus dur pour vous ?
Ce sont les pieds qui m’ont fait souffrir. J’ai fait un très mauvais choix de chaussures. J’ai failli abandonner à cause de cela. J’ai vraiment, vraiment souffert. J’ai pleuré tous les jours du début de la 3e étape, et ce jusqu’à la fin !
Comment se sont déroulées les différentes épreuves ?
La 3e étape d’une distance de 34 km avec un important dénivelé a commencé à être difficile pour moi à cause de la douleur aux pieds. Nous avons également eu pluie, vent et chaleur élevée.
La 4e étape est décisive puisqu’elle fait plus de 85 km. Je l’ai terminée en 28h10, en pleurs à cause de la souffrance. La 5e étape est un marathon (42 km) à réaliser en moins de 12h. J’ai été sauvé par le mental. A 3 kms de l’arrivée, j’ai dû demander une bouteille d’eau de 1,5l car j’étais complétement déshydraté, et de ce fait j’ai pris une pénalité de 30 minutes sur le temps final. La dernière étape est une épreuve de solidarité mais je dois avouer que j’ai pleuré tout le long de cette épreuve.
Votre mental vous a sauvé ?
Le mental en ce qui me concerne a énormément pesé dans la balance pour terminer cette course. Il m’a permis de réaliser 70-75% de la course. Pour enchaîner 39, 34, 85 km et terminer par un marathon, il faut être fort mentalement surtout lorsque les voûtes plantaires sont très abimées dès la moitié de la course. Je me suis également dépassé pour la cause que je défendais : soutenir les blessés de l’armée de Terre.
Que faisiez-vous à la fin de chaque étape ?
A la fin de chaque étape, la première chose était d’aller voir les médecins pour les soins au pieds (ampoules, crevasse, …). Repas à base de plats lyophilisés et réhydratation. Ensuite, direction la tente pour un sommeil bien mérité.
Quel est votre plus beau souvenir durant cette épreuve ?
Indéniablement lorsque le fondateur du MDS, Patrick BAUER m’a remis la médaille et m’a félicité. Une belle récompense après ces 11 mois de préparation.
Comment récupère-t-on d’une épreuve aussi exigeante et en combien de temps ?
Il faut bien se réhydrater et manger léger ! Nous avons mis à rude épreuve l’organisme en général, les muscles et les tendons, mais également l’estomac... Il faut aussi bien penser à se reposer et bien dormir. Je vais d’abord m’octroyer 15 jours de repos complet avant de reprendre progressivement les entraînements.
Quels conseils donneriez-vous à un futur participant du Marathon des Sables ?
Etre régulier dans les séances de préparation de courses à pied, de renforcement musculaire, de vélo… et d’être progressif dans les efforts.
Pouvez-vous évoquer l’action qui vous tient le plus à cœur, le soutien aux blessés ?
Cause essentielle de ma participation à cette épreuve mythique, j’ai couru pour une association qui œuvre notamment au profit des blessés de l’Armée de Terre « Terre Fraternité ». Je remettrais les dons récoltés très prochainement. J’ai également complété une équipe, la Team Chasseurs Alpins, pour remplacer un des coureurs ayant eu un accident extrêmement grave, qui le laisse depuis tétraplégique. Je lui dédie cette course et ma médaille.
Merci à Laurent de nous avoir fait vibrer. Encore bravo d’être allé jusqu’au bout afin de soutenir les blessés de l’armée de Terre !