Retour sur un parcours atypique de la réserve à l’active, du soldat à l’EMIA.
Comment avez-vous rejoint l’armée de Terre ? Quel est votre parcours ?
Après un court passage au sein de la réserve, j’ai signé un contrat d’engagé volontaire de l’armée de Terre au titre du 503e régiment du Train en 2011 à l’âge de 18 ans.
Affecté dans l’escadron de circulation et d’escorte, j’ai rapidement été déployé en Afghanistan puis deux fois au Mali. J’ai réussi mes formations initiales et élémentaires et j’ai été promu brigadier en 2014 à 21 ans. J’ai été retenu pour le recrutement semi-direct des sous-officiers et j’ai intégré l’École Nationale des Sous-Officiers d’Active en 2016 à 23 ans où j’ai obtenu un excellent classement.
Motivé et suivi avec bienveillance par mes chefs à mon retour, j’ai préparé et obtenu mon baccalauréat en candidat libre en 2017 puis j’ai bénéficié des cours par correspondance de préparation au concours de l’École Militaire InterArmes (EMIA) en 2018. Puis, à 26 ans, en 2019, j’ai réussi le concours, voie Corps Technique et Administratif. Après une année de scolarité à l’EMIA (le cursus sur épreuve dure deux années maintenant), j’ai choisi d’intégrer la division d’application Gestion des Ressources Humaines (GRH) durant laquelle j’ai suivi un enseignement académique conduisant à l’obtention d’une licence. À l’issue, j’ai été affecté au 2e Régiment étranger d’infanterie où je sers depuis 2021.
Quelles sont vos perspectives ?
En tant qu’officier semi-direct, je pourrai suivre la voie de l’enseignement militaire supérieur mais j’ai encore quelques années devant moi. À court terme, je vais être projeté sur un poste dans un domaine extérieur à la RH (chef de cabinet d’une autorité) mais ce sera une expérience très enrichissante, me préparant assurément pour l’après. À moyen terme, je suis susceptible d’occuper un poste de référent en ressources humaines ou de servir en administration centrale sur des postes de chargé d’études ou de gestionnaire.
Quel regard portez-vous sur votre parcours ?
Il est résolument atypique et c’est en grande partie parce que j’ai dû œuvrer à rattraper mes lacunes académiques pour devenir officier. Mais j’en retire une certaine fierté puisque j’ai gravi de nombreuses marches de l’escalier social que l’armée de Terre promeut. Par ailleurs J’ai vraiment bénéficié de la bienveillance de mes chefs qui m’ont accompagné lors de mes préparations aux différents examens et concours. C’est toujours très motivant et agréable d’être suivi et soutenu par ses chefs dans ses projets sur le long terme.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui s’engage ?
Avant tout, je lui dirais d’aller au bout de ses études au moment de l’engagement car c’est toujours fastidieux de cumuler les études avec la vie militaire.
Au jeune déjà engagé, il doit regarder toujours plus loin et s’autoriser à être ambitieux. Il faut se donner les moyens de réussir et conserver la soif de se former pour progresser. Par exemple, j’ai entamé un cursus de Master en gouvernance européenne par le biais de l’enseignement à distance au sein de Sciences Po Grenoble, un autre défi exigeant et ouvrant des opportunités dans le futur.
Je m’étais engagé pour atteindre le grade de major, et depuis mes 28 ans, je suis lieutenant. J’aime dire aux jeunes que je rencontre que leur carrière leur appartient et qu’il revient à chacun de s’élever par l’effort pour forger son avenir avec le travail pour loi et l’honneur comme guide.