Le tirage au sort a désigné par ordre de passage le lycée militaire d’Aix-en-Provence, suivi du Prytanée national militaire de la Flèche, du lycée militaire d’Autun, et du lycée militaire de Saint-Cyr l’Ecole. Ainsi, chaque candidat de la catégorie classes préparatoires (CPES-CPGE) tout d’abord, puis de la catégorie lycée (première-terminale) a su honorer son blason et défendre son talent face au jury, co-présidé par le général de division Jean-Marc Chatillon, commandant la Formation, et par maître Bertrand Périer, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de Cassation, éminent spécialiste de l’art oratoire.
Si « La parole est un sport de combat », selon maître Périer, alors les chefs de corps et proviseurs peuvent être fiers de leurs élèves. Bien entraînés par leurs professeurs de français, ils se sont battus avec ferveur, associant gestuelle, regards, humour et inventivité, usant du rythme et de recherche de modulation dans leurs propos, le tout appuyé par des références communes et des clins d’œil à l’actualité. Edmond Rostand et Cyrano furent convoqués, tout comme Baudelaire, Dumas, Voltaire, Badinter, Saint-Exupéry, De Gaulle, mais également Melville et son scribe Bartleby qui « n’aimerait mieux pas », Brassens et Audiard pour plancher sur des sujets variés comme « Les cons ça ose tout et c’est même à ça qu’on les reconnait ! », « Qu’est-ce que la solitude ? », ou encore « Le procès de la mort ».
« Tant qu’on n’a pas tout donné, on a rien donné » a débattu Amine. Et en effet, l’auditoire a pu apprécier l’engagement de tous à cette épreuve qui requiert maîtrise de soi, assurance, originalité et capacité à convaincre. C’est Diane, élève de première au Prytanée national militaire de la Flèche avec « le dernier chapitre est-il écrit ? » qui a remporté le trophée pour sa catégorie, et Romain, élève du lycée militaire de Saint-Cyr l’Ecole pour son fougueux « Pourquoi dire : Vive la France ? » pour la catégorie classes préparatoires.
Avant de remettre les diplômes et les prix, ouvrages de la collection La Pléiade et d’écrivains contemporains, maître Périer a félicité les élèves pour l’authenticité de leur argumentation en mettant en avant leur personnalité, d’avoir osé puiser en eux-mêmes la force de sortir des sentiers battus afin de gagner l’adhésion de l’auditoire.
Très satisfait, le général Chatillon les a remerciés pour leur courage et la réussite de leur performance, rappelant que le concours d’éloquence était, pour les futurs élèves officiers notamment, un excellent apprentissage pour apprendre à donner du sens et savoir convaincre ses chefs.