Comment êtes-vous devenu réserviste ?
Lieutenant-colonel (R) Régis :
Après un parcours professionnel de près de 28 années comme officier d’active dont 13 au sein de la DRHAT, le rattachement à la réserve opérationnelle de deuxième niveau (RO2) était automatique. Un an et demi après mon départ, le bureau réserve de la DRHAT m’a contacté pour savoir si j’étais volontaire pour venir appuyer ponctuellement le Haut encadrement militaire – Terre (HEM-T) pour des travaux liés à l’expérimentation d’un système logiciel ; j’ai très naturellement répondu favorablement et engagé les démarches pour signer un contrat d’engagement (RO1/ESR) de trois ans.
Lieutenant-colonel (RC) Christine :
Ancienne auditrice de la 65e promotion politique de défense de l’IHEDN, il était naturel pour moi de m’engager pour offrir en retour ce que j’avais reçu lors de cette année inoubliable. J’ai assez rapidement participé au groupe de réflexion de l’armée de Terre animé par le pôle rayonnement (PRAT) puis j’ai eu l’opportunité de rejoindre le RICM à Poitiers. En tant que DRH, j’ai été appelée il y a plus de 5 ans à la DRHAT.
Quelle est la nature des travaux que vous effectuez au profit de l’armée de Terre ?
Lieutenant-colonel (RC) Christine :
Au sein de la DRHAT, j’ai l’honneur d’être attachée au Haut Encadrement Militaire (HEM). Ma mission principale est celle de l’accompagnement individuel des cadres dirigeants de l’institution afin qu’ils puissent appréhender leur poste actuel ou futur avec une plus grande fluidité et une meilleure aisance. Le HEM est un lieu privilégié d’échanges et de veille sur les grandes tendances RH du moment et sur les stratégies de transformation. Comme pour tous les réservistes, une de mes missions majeures est celle du rayonnement de l’armée de Terre auprès de la société civile.
Lieutenant-colonel (R) Régis :
J’interviens en expertise pour réaliser des études fonctionnelles et techniques telles que des notes de cadrage de projet. Je suis également régulièrement consulté par le HEM-T pour concevoir des outils d’aide à la décision. Le but est de rapprocher des profils et des postes. Ces activités d’ingénierie outre qu’elles sont particulièrement enrichissantes pour moi, sont source d’apport de valeur pour les services de la DRHAT.
Quel sens donnez-vous à votre engagement dans l’armée de Terre ?
Lieutenant-colonel (R) Régis:
Le même que celui qui m’a animé lors de mon engagement en 1989. Il s’agit d’apporter le meilleur pour répondre aux attentes de l’armée de Terre. Je pense que mes journées de réserviste sont aussi une manière de renouer avec une atmosphère et un milieu dans lequel je me suis épanoui.
Lieutenant-colonel (RC) Christine :
L’engagement de réserviste approfondit le sens du service public et du service pour le public qui a toujours marqué et marque ma vie professionnelle et extra-professionnelle. Pouvoir appuyer l’institution militaire est un honneur, par conséquent il m’oblige à donner le meilleur de moi-même dans un contexte différent de mon cadre de travail habituel.
Je suis très attachée à ce que la réserve ne soit pas -et ne doive jamais- être le lieu de règlement des frustrations professionnelles ; c’est tout l’inverse pour moi ; la réserve implique de mettre à disposition ses compétences avec sincérité et humilité.
Comment considère-t-on votre engagement pour les armées dans votre vie professionnelle civile ?
Lieutenant-colonel (RC) Christine :
Certains pourraient dire que mon engagement est « élevé », avec une pointe d’envie, mais toujours avec beaucoup de respect.
Je mets un point d’honneur à enrichir les deux institutions. Bien avant la Garde Nationale, la Banque avait une politique de réserve opérationnelle en raison de recrutements réguliers de profils issus de la Gendarmerie notamment. Dans le cadre de notre politique RSE et de la mise à disposition de compétences de courte durée, la réserve est une des possibilités offertes par la Banque.
Lieutenant-colonel (R) Régis :
Le fait de rester en contact avec le monde militaire me positionne dans un rôle d’ambassadeur légitime. J’ai à cœur de faire connaitre les Armées et de partager les missions et les valeurs citoyennes de l’engagement comme réserviste. Lors de mes journées au ministère, j’ai aussi beaucoup de plaisir à échanger avec les camarades militaires sur les spécificités du monde de l’entreprise. J’attache cependant une grande importance à bien cloisonner mes activités de réserviste et mes activités professionnelles dans le privé.
Comment conciliez-vous la réserve avec des agendas déjà chargés ?
Lieutenant-colonel (R) Régis :
Le fait d’intervenir très ponctuellement en expertise me permet de bien organiser mon emploi du temps et de dégager assez facilement une journée par mois pour la réserve.
Lieutenant-colonel (RC) Christine :
Comme pour le reste, c’est avant tout une question d’organisation et de volonté ! Par ailleurs, l’armée de Terre est compréhensive face aux agendas mouvants.
Que diriez-vous à ceux qui hésitent à s’engager dans la réserve ou qui se voient présenter une opportunité dans ce domaine ?
Lieutenant-colonel (RC) Christine :
De quoi avez-vous peur ? Allez-y, on a besoin de vous !
Lieutenant-colonel(R) Régis :
Si l’opportunité se présente à vous, tentez l’expérience, les missions et contextes d’emploi sont très variés ; le besoin existe en particulier en appui des services et structures de commandement. Je pense que pour l’armée de Terre, le regard extérieur du réserviste encourage l’innovation et favorise la co-construction. Les échanges d’expériences sont une vraie richesse qui renforce le lien entre la Nation et ses armées.
La DRHAT les remercie pour leur engagement au service de l’armée de Terre.
En savoir plus
Régis est directeur des opérations dans une entreprise de services numériques de 3 000 salariés qui travaille essentiellement au profit de l’industrie, de banques et de compagnies d’assurance. Sa mission consiste à accompagner la stratégie de développement, à sécuriser et à piloter la performance des engagements contractuels. Il consacre également une partie de son temps à former les jeunes managers employés comme chefs de projets.
Christine est adjoint du Directeur Général des Ressources Humaines à la Banque de France, institution publique indépendante membre de l’Eurosystème (système qui regroupe les Banques centrales nationales et la BCE). Sa mission est de définir, avec le Directeur Général, la stratégie RH de la Banque de France, d’assurer sa déclinaison sur l’ensemble du spectre RH et d’accompagner les équipes. Elle est également, dans le cadre du cycle stratégique en cours, sponsor du modèle managérial et représentante française au sein du groupe des DRH européens des Banques centrales.