Depuis la rentrée 2018, le Lycée Militaire d'Aix-en-Provence a créé en ECO1 — première année de Classe Préparatoire aux Grandes Écoles, filière économique —, une Cogni'Prépa, c'est-à-dire une classe où les enseignants apprennent aux élèves comment leur cerveau fonctionne, modifient leurs pratiques pédagogiques à partir des découvertes les plus récentes des sciences cognitives[1], et s'efforcent de former autrement les décideurs de demain.
Séminaire Porquerolles 2018: La classe d'ECO1 2018 et son équipe pédagogique à Porquerolles, lors du tout premier séminaire Cogni organisé pour inaugurer la cogni'Prépa du L.M.A. Crédits photo: Adjudant Florent Bourseau
Comment s'est mise en place cette expérimentation ? Quels en sont les premiers résultats ?
Voici en quelques lignes le parcours d'une expérimentation unique en France. Certes, un tout petit nombre de CPGE (Classes Préparatoire aux Grandes Écoles) civiles — Lycée Janson de Sailly, à Paris, par exemple — ont officiellement initié des pratiques inspirées de la cogni-éducation dans quelques uns de leurs cours, mais l'ECO1 du LMAix est actuellement la seule CPGE à avoir son équipe complète — chef de section inclus — impliquée dans un dispositif de Cogni'Classe®[2]. La dimension innovante du projet s'explique par la détermination de l'Armée française, depuis plusieurs années déjà, à être pionnière dans le domaine des sciences cognitives. Mais revenons d'abord à la naissance du projet.
1- Origine du Projet
À la fin du mois d'août 2017, le Proviseur du Lycée Militaire d'Aix-en-Provence, M. Éric Rusterholtz a invité M. Éric Collin, qui est actuellement chef du Pôle Ingénieries et Pédagogie à la Direction Générale de la Formation du Com Sic (Commandement des Systèmes d'Information et de Communication) à animer un séminaire de pré-rentrée pour les élèves de première année de prépa sur le fonctionnement de leur mémoire et les méthodes de travail à privilégier pour se préparer aux concours de recrutement de l'Armée. En accord avec le Colonel Châtillon, qui était alors chef de corps du LMAix, les sciences cognitives faisaient déjà depuis quelques mois l'objet d'une réflexion dans le cadre du projet d'établissement du lycée : des ouvrages sur la question avaient été mis à la disposition des enseignants et des élèves.
Certains professeurs avaient demandé à être présents lors de cette journée de conférence. C'est ainsi que Séverine Gaspari, professeure de Lettres/Culture Générale des ECO1 a pris contact avec M. Collin. Cette enseignante s'est formée en janvier et février 2018 aux outils cognitifs, grâce au MOOC ( Massive Open Online Course) « Apprendre et enseigner avec les sciences cognitives », proposé par la plateforme FUN des Universités de Paris. Avec l'aide de M. Collin, quelques expérimentations ont ensuite été mises en place dans le cadre du cours de Lettres/Culture Générale en ECO1. Et des échanges au sein de l'équipe ont amené l'ensemble des enseignants, économie, mathématiques, philosophie, anglais, espagnol, allemand, et italien à s'intéresser aux expérimentations en cours. L'idée de créer une Cogni'Prépa en ECO1 est alors née.
2- Mise en œuvre de la Cogni'Prépa
Le Général Liot de Norbecourt, invité à un colloque de fin d'année sur les pratiques des enseignants au LMAix a été séduit par la présentation des expérimentations de cogni-éducation proposées en Lettres. Il a approuvé un budget permettant l'extension de l'expérimentation à toutes les matières à compter de la rentrée 2018. Ce dispositif a ensuite été validé et prolongé par son successeur, le Général Maury.
Plusieurs actions ont été menées cette année-là. Comme dans tout projet de cogni-éducation, le premier objectif a été de permettre aux élèves de découvrir le fonctionnement de leur cerveau. Les enseignants ont ensuite mis en place des pratiques d'évaluation croisées, permettant, dans un cours de tester la mémorisation sur les contenus d'autres matières. Une grande attention a été prêtée aux méthodes de travail des élèves, avec l'aide du chef de section qui a prolongé, à l'internat, les actions des professeurs. Les élèves ont appris à fragmenter leur temps de travail par matière, à faire alterner les exercices physiques et intellectuels, à multiplier les modes de mémorisation, à maîtriser leur courbe de l'oubli pour s'approprier, dans la durée, les contenus nécessaires à leur réussite aux concours. Un autre chantier a été de modifier la relation des élèves à l'échec, de les amener à concevoir l'erreur comme une étape nécessaire de leur progression, et d'intégrer l'esprit critique à leurs processus d'apprentissages. La mise en place de groupes de tutorat (trois à quatre élèves par enseignant) a permis de tisser avec les enseignants des liens débarrassés des enjeux de l’évaluation pédagogique : dans le cadre du tutorat, l’enseignant apparaît comme une aide pour mieux s’organiser, discuter de ce qui ne va pas, trouver des solutions aux problèmes les plus divers, ou juste une oreille attentive permettant à l’élève de démêler lui-même certaines situations. Dernier point, les recherches actuelles montrent que l'appropriation des savoirs est accrue quand la transmission se fait par les pairs, en l'occurence ici les camarades de classe. Toute l'équipe a donc cherché des moyens d'amener systématiquement les élèves à travailler en équipe, et à s'entraider. Un séminaire de trois jours en octobre 2019, reconduit en octobre 2020 a permis de jeter les bases de cette structure collaborative.
3- Une reconnaissance inattendue
À l'initiative de la DRHMD, et sous l'impulsion du Colonel Châtillon, le projet de Cogni'Prépa est entré dans la compétition pour le Prix de l'Innovation Pédagogique du Printemps des Universités d'Entreprise. En lice contre de grandes entreprises, comme Canal + ou EDF, l'Armée s'est vu décerner ce prix. Le jury composé d'une quinzaine d'entrepreneurs et de professionnels de la formation a déclaré avoir retenu ce projet — au budget et aux dimensions modestes — en raison du caractère véritablement novateur de la démarche : les classes préparatoires sont en France une institution qui contribue largement à former les futurs dirigeants de la nation, mais qui laisse souvent un souvenir pénible à ceux qui y sont passés. Le jury a salué la volonté d'une poignée de décideurs et d'enseignants de transformer l'expérience des classes prépa. Mais surtout, le jury a souhaité récompenser la volonté de l'Armée française de bouleverser, de moderniser la relation que la nouvelle génération entretient avec le savoir, et d'optimiser les capacités d'adaptation des futurs officiers et dirigeants français.
4- S'ouvrir sur l'extérieur : communiquer et nourrir l'expérience
L'équipe de Cogni'Prépa, représentée par une enseignante et deux militaires, a tenu un stand au Forum des Sciences Cognitives qui s'est tenu en avril 2019 à la Grande Halle de la Villette à Paris. L'équipe a également présenté, à l'occasion d'une conférence d'une heure, l'expérimentation en cours. C'est à cette occasion que Jean-Luc Berthier a validé l'appellation Cogni'Classe® pour ce projet.
Deux enseignants de l'équipe d'ECO1 sont également allés présenter le projet à l'occasion d'un séminaire passionnant sur les innovations pédagogiques qui s'est tenu à l'École des Pupilles de l'Air de Grenoble, à l'automne 2019.
Pour finir, le Colonel Lhomme, qui a pris le commandement du LMAix à la rentrée 2019 et Séverine Gaspari ont été admis au D.U. (Diplôme Universitaire) de Neuro-Éducation que vient de créer l'Université de Paris Descartes, sous la direction des grands chercheurs actuels dans ce domaine, Olivier Houdé, nouvellement élu au Collège de France et conseiller ministériel, et Grégoire Borst, qui est à la tête du Laboratoire de Recherches LaPsyDé. Cette formation — pour partie à distance, partie en présentiel — présente tous les aspects clefs des avancées actuelles en matière de neurosciences appliquées à la pédagogie. La première moitié de la formation est essentiellement technique, mais la seconde partie s'oriente vers les enjeux socio-culturels et politiques de la neuro-éducation, et explore les moyens pratiques de transformer la pédagogie contemporaine, et les obstacles inévitables que rencontrent les pionniers dans ce domaine.
Le Colonel Lhomme et Madame Gaspari, enseignante pilote du projet Cogni'Prépa ont tous deux obtenu leur DU.
5- Premier bilan
L'année 2019-2020 a été compliquée par les mesures de confinement. Mais l 'équipe d'ECO1 a pour l'instant maintenu l'essentiel des démarches initiées en 2018.
Une question importante est à présent la capacité à évaluer le succès du programme mis en place. Le DU de Neuro-éducation a fourni quelques outils, et il serait de ce point de vue intéressant que l'Armée s'engage dans un protocole de recherches, en collaboration avec le laboratoire LaPsyDé par exemple. Les méthodes d'imagerie cérébrale actuelles permettent, sur la base de protocoles rigoureux, d'évaluer et de cibler les modifications que certaines pratiques provoquent dans le cerveau des apprenants.
Mais il existe déjà des éléments d'appréciation de la réussite du dispositif mis en place en ECO1. Les limites pour commencer, sont que les classes prépa sont exigeantes, et demandent aux enseignants un énorme travail : le désir d'expérimenter suppose d'avoir du temps, et des ressources pour fabriquer du matériel pédagogique adapté, et croiser les pratiques entre collègues, or il est parfois difficile de concilier cette activité à long terme avec les exigences immédiates du service. Les expérimentations restent de plus prudentes, car l'objectif essentiel est la réussite des élèves. La réalité est heureusement que les sciences cognitives valident bon nombre de pratiques déjà en place : les enseignants n'ont pas attendu les neurosciences pour apprendre leur métier. Mais certaines pratiques en revanche, se trouvent invalidées. Et surtout, plus la connaissance du cerveau est fine, plus l'apprenant maîtrise ce qui lui arrive lorsqu'il apprend, plus il devient efficace, rapide, fiable et performant.
Un premier bilan peut s'appuyer sur les points suivants : les retours collectés auprès des élèves sont positifs ; les enseignants observent l'efficacité de certaines pratiques, qui sont plébiscitées par toute l'équipe ; l'ambiance de classe est tonique. Et, autre signe peut-être d'une expérimentation prometteuse, le passage à l'enseignement à distance, dans le cadre du confinement lié à la pandémie du Covid-19 s'est fait en douceur, et de manière extrêmement dynamique et efficace dans cette classe d'ECO1. Le fait est que le territoire occidental qui apparaît actuellement comme ayant le mieux géré le passage à la scolarisation à distance se trouve être le Québec... qui est aussi à la pointe des innovations en matière de neuro-éducation.
Dernier point, enfin, on peut noter la réussite des 3/2 issus de la première Cogni'Prépa à l'occasion du très particulier concours 2020, dans lequel seules les épreuves écrites et sportives ont pu avoir lieu. De là à conclure que l'expérimentation en matière de neuro-éducation est porteuse de solutions pour un avenir que nous ne sommes pas tout à fait capables de prévoir ni de maîtriser, il n'y a qu'un pas.
Le bilan de la Cogni'Prépa LMA est donc positif. L'aventure se poursuit pour l'année scolaire 2020-2021, sous l'impulsion de la nouvelle équipe composée du Colonel Lhomme, désormais diplômé en Neuroéducation, et de Madame Richard-Brun, Proviseure. L'objectif est de systématiser certaines pratiques, d'optimiser le croisement des disciplines, en tenant compte des retours d'élèves, qui regrettent que la dimension « cogni » ne soit pas toujours assez approfondie. Dans le cadre du nouveau projet d'établissement du LMA, enfin, la Cogni'Prépa se concentrera également cette année sur l'amélioration des performances à l'oral, et le développement de l'éloquence et de l'assertivité, enjeux majeurs de la réforme du lycée, et compétences clefs dans la cadre des oraux de concours pour les élèves de Classes Préparatoires aux Grandes Écoles.
Séverine Gaspari, Lycée Militaire d'Aix-en-Provence, Mars 2020
[1] Sciences visant à comprendre les mécanismes aussi bien physiologiques que réflexifs de la pensée et de la connaissance.
[2]Concept déposé par le chercheur et spécialiste de Cogni'Éducation, Jean-Luc Berthier. Jean-Luc Berthier nous a fait l'honneur, en avril 2019, de valider l'appellation Cogni'Prépa pour l'ECO1 du LMAix.
Le gouverneur de Marseille, le général de corps d'armée Pascal FACON était en visite de commandement mercredi 1er février.
Il a pu rencontrer l'ensemble des personnels et élèves du LMA. Le général FACON a pu vérifier la réputation d'excellence du lycée.
Ce vendredi 27 janvier, une délégation d'élèves de CPES du LMA s'est rendue sur le site du camp des Milles pour commémorer les victimes de la SHOAH.
Les plus hautes autorités de la région et du département étaient présentes. Excellente tenue de nos élèves.
I
Point d'orgue du parcours de traditions, cérémonie de remise de calots par les élèves de 2éme année et les intégrants des années précédentes.
Séquence chargée d'émotions et de symboles.
En ce 11 novembre 2022, plus de 15 délégations d'élèves du lycée, de tous niveaux scolaires ont participé au rayonnement du lycée dans les communes avoisinantes.
Quelques photos de la commémoration à Aix en Provence.
Un groupe du 17° RGP actuellement déployé à Marseille dans le cadre de l'opération SENTINELLE est venu au Lycée afin de présenter, missions, matériels aux élèves du lycée.
Succès garanti, merci à l’ensemble des sapeurs pour ces échanges.
Mardi 27 septembre, les élèves du lycée ont eu l'opportunité d’échanger avec un équipe de 3 officiers de l'armée de l'Air, venus spécialement de la BA 115 d'Orange.
Merci au CDT JULIEN lui-même ancien élève du lycée et membre de l'équipage.
Le lycée militaire d'Aix était réuni une dernière fois en ce samedi 25 juin, pour la cérémonie de remise des prix de fin d'année scolaire.
Le lycée a encore une fois brillé par son sérieux et sa rigueur, notamment à travers les défilés des élèves de PREPA et de terminales.
Pour les mathématiques :
Les professeurs recommandent l'utilisation d'une calculatrice TI 83 Premium Edition Python ou TI 82 Advanced Edition Python.
Il est possible d'attendre la rentrée scolaire pour plus d'informations sur ces deux modèles.
Pour la physique :
un grand classeur + feuille grand carreau simple et double + calculatrice collège et lycée + règle + rapporteur.
Les élèves de la Seconde 4 ont porté haut et fier les couleurs de la Provence en remportant le concours littéraire proposé par La Fondation Grands Invalides de Guerre.
Au terme de trois mois de travail, réparti entre 4 binômes, ils ont produit cette belle dissertation. Expérience enrichissante, le thème étant les valeurs communes à l'armée et au sport.
Lycée Militaire D’Aix en Provence,
Marie-Frédérique Bordier, professeur de lettres classiques et théâtre
5ème Compagnie, 4ème Section
Catégorie œuvre collective
BERGÈS Alan, CARRION Andrea, DA SILVA Ambre, DE TARLÉ François, FEYDEL Lilou, LEGROS Antoine, MICHALON Héloïse, VIGNAUX Julia
DISSERTATION PROJET INVALIDES
Au cours de cette année scolaire 2021-2022, notre professeur de français Mme Bordier nous a proposé de participer au concours organisé par les Grands Invalides de Guerre traitant des valeurs communes aux militaires et aux sportifs. Le sujet est le suivant : “ Alors que la France se prépare à accueillir les Jeux olympiques et paralympiques au cours de l’été 2024, vous montrerez comment le mouvement sportif français s'est déjà mobilisé et va continuer de le faire pour soutenir nos athlètes olympiques et paralympiques avec la contribution des Armées. Quelles sont, selon vous, les valeurs communes aux militaires et aux sportifs ? ”
Nous -les élèves BERGÈS Alan, CARRION Andrea, DA SILVA Ambre, DE TARLÉ François, FEYDEL Lilou, LEGROS Antoine, MICHALON Héloïse et VIGNAUX Julia de la Seconde 4, avons tout de suite été inspirés, c’est pourquoi nous avons décidé de présenter notre candidature au nom de la 4ème section de la 5ème Compagnie du Lycée Militaire d’Aix-en-Provence, dans le but de partager nos expériences et connaissances autour d’un devoir commun. Dès la présentation du projet nous nous sommes sentis impliqués dans ce sujet car d’une part dans le cadre de notre établissement nous sommes amenés à côtoyer quotidiennement du personnel militaire et pour certains d’entre nous dans le cadre familial également, d’autre part nous pratiquons tous des activités sportives comme le basketball, le handball, le football, l’athlétisme, la natation etc.
Pour parler des origines du sport et de ses valeurs, il faut savoir que les Jeux Olympiques ont été créés au VIIIème siècle avant Jésus-Christ à Olympie où, tous les quatre ans, les sportifs des différentes cités grecques se réunissaient pour s’affronter lors d’épreuves sportives comme la course à pied, le lancer de javelot ou de disque, le saut avec haltères ou encore les courses de char. Pendant la durée des compétitions, une trêve sacrée était instaurée entre les cités participantes. Ainsi, ce fut l’une des premières représentations du sport comme une alternative à la guerre, idée reprise par Pierre de Coubertin en 1894. De plus, faire du sport est un gage d’équilibre et d’harmonie des essences physiques et psychiques d’un individu, autrement dit mens sana en corpore sano.
Nous avons axé notre étude autour des quatre valeurs qui sont, selon nous, majeures et prépondérantes dans le sport comme dans l’armée : l’engagement, la solidarité, le respect et enfin le dépassement de soi.
Tout d’abord, nous commencerons notre étude en nous appuyant sur la première des valeurs nécessaires à l’intégration d’une des deux institutions que sont l’armée ou le monde du sport : l’engagement.
« L’engagement est un voyage personnel » disait Arnaud Montebourg. En effet s’investir dans une cause pour la protéger et la promouvoir traduit un désir d’améliorer la société et les méthodes de vie. L’engagement peut être professionnel, comme dans l’armée, car les soldats ont la volonté de protéger leur pays et ses citoyens. L’engagement peut également être physique : dans le sport, les athlètes doivent s’entraîner le plus possible pour atteindre la victoire. Lorsque l’on s’engage, il faut prendre en compte la notion de prise de temps ou de moyens pour la cause à laquelle on adhère. On peut citer en exemple les Restos du Cœur qui agissent depuis 1985 pour aider les sans-abris et les personnes en situation de précarité. De plus, l’engagement est l’envie d’être utile et de pouvoir aider les autres sans forcément demander quelque chose en retour, comme le bénévolat dans les organisations sociales et solidaires. L’engagement, c’est aussi se conformer aux normes et valeurs d’un milieu et les accepter, c’est d’ailleurs pour cela qu’on dit que l’armée est une grande famille.
Dans l’Armée, l’engagement est extrêmement sérieux. Il s’agit de défendre son pays, sur le territoire (lutte contre le terrorisme comme le plan Vigipirate) mais aussi à l’étranger, lors des OPEX (Opération militaire Extérieure) et ce n’est pas une profession facile à exercer, particulièrement pour les militaires qui sont concernés. Pour beaucoup d’entre nous qui avons des parents militaires, ceux-ci sont déjà partis en OPEX, y sont actuellement ou partiront prochainement à l’étranger. C’est une expérience humaine et formatrice qui donne des perspectives d’évolution, notamment au travers des grades et affectations futures. L’engagement dans l’armée comprend nombre de valeurs, comme l’honneur, l’amour de la patrie, le courage… C’est d’abord le patriotisme, sentiment d’amour et de dévouement pour son pays, qui motive et incite à s’engager au service de la France. On s’engage à l’excellence et à l’ardeur de la formation militaire. En effet, quoi de plus gratifiant que de se battre pour ce que l’on aime et que l’on défend de tout cœur ? C’est un engagement magnifique que de se battre pour sa patrie et son pays. Notre expérience personnelle permet d’illustrer l’engagement dans l’armée pour la simple et bonne raison que nous sommes élèves en Lycée Militaire. Même si à ce stade nous n’avons aucun statut ou grade militaire et que nous ne sommes pas engagés dans l’Armée, nous avons tout de même une certaine expérience auprès des cadres qui nous entourent, et de quelques rituels militaires. Le rythme de vie que nous adoptons et auquel nous avons dû apprendre à nous adapter montre un certain engagement vis-à-vis de la vie militaire. Rassemblements, garde à vous, Marseillaise, levée des couleurs et lit en batterie sont des éléments de notre emploi du temps quotidien.
L’engagement dans le sport demande une implication personnelle : pour arriver à ses objectifs il faut se donner à fond sans compter, faire tout son possible pour s’améliorer et ainsi acquérir des compétences. Au niveau individuel, où l’on ne peut compter que sur soi-même, la connaissance de soi et de ses limites est indispensable. Au niveau collectif, d’autres qualités, notamment l’esprit d’équipe et la cohésion, sont importantes. On apprend à travailler ensemble et à reconnaître le potentiel de chacun. C’est là qu’intervient la notion d’engagement, celle de l’implication dans le travail d’équipe et du don de soi et de ses compétences qui doivent contribuer et aboutir à la réussite collective. S’engager n’est pas toujours facile puisqu’on ne peut pas abandonner son équipe au milieu de l’année. Au lycée, certains élèves se sont portés volontaires pour participer aux TILD (Tournois Inter-Lycées de la Défense) de rugby ou de handball par exemple. Cette année, nous avons eu la chance d’avoir des camarades engagés aux TILD de laser-run qui ont remporté le titre de champion académique et se sont qualifiés pour les finales de France. Ceci représente une très belle forme d’engagement dans le sport.
Etudions maintenant dans cet axe la valeur qu’est la solidarité.
Il s’agit de ce qui définit l'homme, le fait de pouvoir vivre en société dans un climat de relative entente et est ce qui a permis à l'homme de se développer et d'évoluer dans le temps. La solidarité définit aussi la manière dont évolue une personne, plus on est solidaire et attentionné plus on fera attention aux autres, les faire passer avant soi montrera la manière dont un individu appréhende sa vie et ses relations avec les autres, en d'autres termes elle permet de rapprocher des personnes grâce à des liens qui peuvent devenir amicaux ou plus. La solidarité est un véritable moteur socialisateur qui nous permet d'acquérir des manières d'être et d'agir dans une société. Dans le monde du sport, la solidarité peut être retranscrite à travers les Jeux Olympiques et Paralympiques (les premiers Jeux Paralympiques ont eu lieu en 1960) : la portée des Jeux Olympiques permet aux athlètes en situation de handicap de faire du sport et de pouvoir poursuivre leur passion malgré les contraintes physiques. En outre mesure l'association des Blessés de Guerre en coopération avec le Ministère de la Défense et des Armées met en place de multiples actions sociales pour subvenir aux besoins de ces blessés mais aussi aux pupilles de la nation et aux familles privées d'un membre à cause de conflits extérieurs ou intérieurs. Après une intervention au lycée nous avons appris par ailleurs que l’association du Bleuet de France est apparue à l’occasion de la Seconde Guerre mondiale en raison du nombre énorme de blessés et gueules cassées. En effet deux infirmières, Charlotte Malterre et Isabelle Leenhardt, vont faire confectionner aux soldats blessés des Invalides de Guerre des fleurs en papier et en tissu qui vont être mises en vente dans les rues de Paris pour soutenir tous les blessés de guerre. Aujourd’hui l’association du Bleuet de France dépend de l’organisation nationale des anciens combattants et des victimes de guerre qui elle-même dépend depuis peu du ministère des armées. Cette organisation concentre plusieurs valeurs notamment la reconnaissance et la réparation, la solidarité, la mémoire et la citoyenneté. Après cette intervention nous nous sommes tout de suite engagés auprès de la proviseure pour intervenir dans les classes et promouvoir cette juste cause.
L'armée est un modèle exemplaire d’action collective, une institution dans laquelle chacun trouve sa place et où l’on respecte des valeurs communes. La cohésion, nécessaire dans ce milieu où la vie de chacun dépend des agissements des autres, en est l’une des principales. Les militaires vivent et travaillent ensemble durant de longs mois, notamment lors des opérations extérieures. Par exemple, en 2014 en République centrafricaine le caporal-chef Maxime Blasco s’élance au secours d’un soldat français tombé à terre après avoir été touché par l’ennemi. Il le transporte avec tout son matériel sous les tirs ennemis sur un terrain quasiment impraticable jusqu’à un véhicule de l’avant blindé où il le met à l’abri avant de retourner se battre. Cet acte admirable et courageux lui a valu sa première décoration, la croix de la valeur militaire. Une action d’autant plus remarquable qu’elle n’entrait pas dans les prérogatives d’un jeune en exercice, et si le caporal-chef Blasco ne s’était engagé que deux ans auparavant, il avait toutefois intégré en lui cet esprit de cohésion et de solidarité militaire qui l’a poussé à secourir son camarade, faisant fi du danger.
Un autre exemple marquant lors de la nuit du 13 au 14 juin 2019 quand l’hélicoptère Gazelle dans lequel le caporal-chef Blasco était tireur embarqué se fait toucher par les terroristes et est contraint de réaliser un atterrissage en urgence. Le caporal-chef, le pilote et le chef de bord sont tous trois blessés mais le premier moins gravement que les deux autres. Malgré de graves blessures et la proximité des ennemis, il va réussir à extirper les deux hommes hors de la machine en proie aux flammes avant de les transporter sur près de 50 mètres jusqu’à l’hélicoptère Tigre (biplace) venu à la rescousse. Il les arrime solidement à l’hélicoptère selon une manœuvre de fortune, ne se laissant plus de place. Il va donc effectuer tout le trajet jusqu’à la base où le Tigre les dépose, cramponné au train d’atterrissage par la seule force de ses bras. Ce nouvel exploit lui a valu d’être décoré de la croix de la Valeur militaire avec étoile de Vermeil puis de la Médaille Militaire des mains du Président de la République. On ne peut qu’admirer le sang-froid et la bravoure dont il a su faire preuve pour réagir de manière adéquate et sauver ses camarades au mépris de sa propre vie. Ces services exceptionnels rendus à ses camarades mais aussi à la France ont permis la survie de l’équipage de la Gazelle.
Cela fait presque 200 ans que la première discipline collective sportive a été créée en Angleterre. Ancêtre du rugby ce sport respectait deux règles : ne pas prendre le ballon à la main et ne pas tenir l’adversaire. Depuis, le sport en collectif n’a cessé d’évoluer jusqu’à devenir un facteur social qui permet de rassembler chaque année plus de 18 millions de personnes dans des associations sportives. En France, plus d’un tiers de la population pratique une activité sportive régulière. La solidarité est un facteur de réussite dans le sport, par exemple en 1998 et en 2018 c’est grâce à une équipe soudée et avec l’intention de monter la France en première place que l’équipe de France de football va réussir à remporter la Coupe du Monde, un des événements les plus suivis et supportés par les français. Cela nous montre bien que le proverbe et devise nationale de la Belgique : « l’union fait la force » est une devise majeure du sportif. Les Jeux olympiques et paralympiques sont aussi un exemple concret de solidarité et de fraternité au sein des sportifs. En effet la charte olympique mentionne le but premier des Jeux Olympiques dans sa 5ème règle : « la solidarité olympique a pour but de prêter assistance au comité national olympique dans le cadre des programmes de développement destiné aux athlètes ». Les jeux olympiques de Tokyo nous ont permis de ressentir la cohésion au sein des sportifs français : à cause d’un protocole sanitaire très lourd les sportifs français étaient obligés de s’entraîner en intérieur et de rester entre eux. Malgré cela et d’autres conditions difficiles et grâce à leur soutien mutuel, la France va réussir à ramener 10 médailles d’or et 12 d’argent, ce qui prouve que la solidarité et la cohésion sont deux facteurs de réussite dans le sport : « À un c’est bien à plusieurs c’est mieux ». Au sein du Lycée Militaire d’Aix le sport nous permet aussi de nous réunir par exemple lors des sorties cohésion durant lesquelles nous disputons entre nous des matchs de foot ou d'autres sports qui nous permettent de renforcer les liens qui nous unissent. Dans une perspective plus large, le cross du lycée est également un exemple de cohésion. Il rassemble les 860 élèves de l’établissement au cours d’une journée mémorable durant laquelle chacun de nous unit ses forces à celles de ses camarades de section afin de propulser la classe sur le podium. L'entraide est la seule solution pour permettre cette réussite, les niveaux étant disparates au sein d’une même section : les plus forts tirent les plus faibles vers le haut, et c’est tous ensemble qu’ils en sortent victorieux. Les élèves avec l'aide des cadres sociaux, militaires ou non, vont réussir à créer des amitiés qui dureront toute la vie.
Le respect est une autre valeur commune au sport et à l’armée, tout aussi fondamentale.
Le sport est une figure capitale du respect dans le monde entier et, réciproquement, le respect est un principe fondamental dans le sport, qui en augmente la beauté tout au long de son Histoire et plus encore de nos jours. En effet le sport arbore fièrement de nombreuses valeurs éthiques dans ses pratiques et ses compétitions, mais aussi dans des symboles, des traditions et des hommages. Les Jeux Olympiques ont été créés à l’origine pour honorer Zeus, le Dieu des Dieux grecs, ce qui forme un symbole de respect de la religion. Aujourd’hui les Jeux affichent le plus haut niveau de sport au monde, tout en étant porte-parole de divers combats pour l’humanité, comme le montre le message de soutien à l’Ukraine et la demande d’arrêt de guerre au cours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques de Pékin en 2022. De même, les pays qui participent n’hésitent pas à s’engager dans des causes actuelles importantes, par exemple à travers le boycott de la délégation diplomatique des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada et de l’Australie aux Jeux Olympiques de Pékin, la même année. Ils dénoncent le non-respect des Droits de l’Homme, le génocide et les crimes contre l’humanité de la Chine envers les Ouïghours, une minorité musulmane. Outre cette notion de respect exprimée envers une population ou une ethnie en général, il en existe une autre, plus individuelle, qui s’observe d’un sportif vis-à-vis d’un pair sur le terrain, ce que l’on appelle le fair-play. La notion de fair-play fait partie du respect en particulier dans le sport. Être fair-play, c’est agir avec loyauté et franchise. Au Lycée Militaire d’Aix en Provence, le laser-run est une discipline pratiquée au cours d’un trimestre en seconde. Dans ce sport individuel il faut développer des qualités athlétiques afin de parcourir 1050 mètres entrecoupés de trois tirs où il faut allumer cinq diodes d’une cible au pistolet laser, le plus rapidement possible. Notre professeur nous répète qu’il est nécessaire de « se mettre dans sa bulle » et de contrôler ses émotions, particulièrement au cours des tirs, lorsque les pulsations cardiaques sont très élevées et que l’on peut apercevoir nos camarades réussir cet exercice rapidement alors que nous-mêmes sommes en situation d’échec. Malgré le caractère individuel de cette épreuve, j’ai pu expérimenter un moment de respect, d’entraide et de cohésion. En effet, alors que j’effectuais ma course lors de l’évaluation de fin de séquence, un camarade devant moi trébuche et se blesse. Je m’interromps donc pour lui porter secours, au mépris de ma performance. Ici, on peut parler de fair-play.
« Honneur et Patrie », telle est la devise de l’armée. En effet les militaires la portent fièrement dans leurs esprits au quotidien, notamment lorsqu’ils se battent pour leur pays, à l’image des forces déployées au Mali actuellement. Ainsi, les soldats français qui luttent face à la menace terroriste font honneur à leur devise, c’est une forme de respect envers leur mission et leur patrie. A plus petite échelle, l’armée repose sur le respect, une valeur importante qui dénote une certaine politesse. Seulement, les militaires ne parlent pas de politesse mais de discipline, qui désigne le strict respect des règles, de l’ordre, de la rigueur et de la hiérarchie, des valeurs qui sont inculquées très tôt dans l’armée. Ainsi, la ponctualité, qui fait partie du respect, nous est enseignée au lycée : nous sommes sanctionnés en cas de retard aux rassemblements. Être ponctuel à un rendez-vous exprime ainsi notre déférence envers le cadre lorsque la consigne qu’il a donnée est respectée. Par ailleurs, notre tenue doit être irréprochable : cela se traduit par le cirage quotidien de nos chaussures de sorte à ce qu’elles brillent. Les garçons doivent avoir les cheveux courts et sans démarcation visible tandis que les filles doivent les attacher. Si ces critères ne sont pas respectés, nous sommes de nouveau sanctionnés. Cela nous permet de renvoyer une image soignée de nous-même exprimant du respect envers nos responsables et les personnes travaillant pour nous, notre éducation et notre confort. Nous avons accordé du soin et donc de l’importance à notre tenue pour qu’elle soit exemplaire, montrant notre dévouement et notre envie d’honorer en quelque sorte cet uniforme qui témoigne de notre statut. De plus, tous les matins, nous devons effectuer un nettoyage de la chambre ainsi que des espaces communs, ce qui participe au respect d’autrui, de soi et de l’environnement dans lequel nous vivons. De même, nous évoluons dans un cadre administré par l’armée, c’est pourquoi nous appelons le personnel militaire non pas Monsieur ou Madame mais par leur grade militaire qu’ils ont acquis au cours de leur carrière. Cela constitue un effet de hiérarchie qui fonctionne sur la base du respect : nous montrons au cadre que nous avons reconnu et identifié son grade, et l’énoncer rappelle les fonctions et responsabilités qui incombent à cette personne. Un autre exemple lorsque dans le roman A l’Ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque le protagoniste, un jeune soldat allemand dans la première guerre mondiale aux opinions pacifistes, est confronté à l’injustice de son milieu. Il a un supérieur excessivement strict qui n’est jamais satisfait des taches qu’il accomplit et demande à ce qu’elles soient réexécutées jusqu’à ce qu’il s’en exprime satisfait : « sur son ordre, pendant vingt heures (naturellement avec des pauses), j’ai graissé une paire de vieilles bottes dures comme la pierre et suis arrivé à les rendre si souples qu’Himmelstoss lui-même ne dit plus rien ». On ne peut qu’admirer la dévotion et le respect de la hiérarchie car le soldat ne s’insurge pas et persévère dans sa besogne.
Pour finir cette étude, nous nous intéresserons au dépassement de soi, l’accomplissement ultime des valeurs précédentes, leur finalité.
“Le monde est entre les mains de ceux qui ont le courage de rêver et de prendre le risque de vivre leurs rêves” disait Paulo Coelho. Le dépassement de soi existe sous deux formes liées l’une à l’autre, le dépassement moral et le dépassement physique. Le dépassement moral repose sur la force mentale, c’est elle qui nous pousse à nous surpasser quand notre corps est déjà au maximum ou que les compétences physiques ne sont pas mises à l’épreuve. D’ailleurs comme le disent si bien les grands performeurs « à capacité physique égale, le mental fait la différence ». Le concept de force mentale a d’abord été développé dans le contexte de la psychologie du sport et a finalement été généralisé pour tout phénomène concerné par l’atteinte de buts malgré des difficultés et des obstacles. Le dépassement physique est quant à lui l’acharnement et l’entraînement pur, il faut sans cesse s’entraîner afin de progresser même si tout semble aller contre nous, il nécessite des efforts réguliers et constants. La détermination est une qualité obligatoire pour se surpasser mais il faut aussi se contrôler afin d’atteindre ses objectifs, et pour en avoir il faut savoir se défier. Le dépassement de soi est avant tout une compétition envers soi-même. Il faut du courage pour sortir de sa zone de confort et trouver des solutions car les obstacles psychologiques sont très souvent plus handicapants que les obstacles physiques. Le manque de confiance en soi est un obstacle très dur à surmonter si l’on est seul car il faut une détermination à toute épreuve et la présence et le soutien de proches est bénéfique voire nécessaire. Le dépassement de soi ne signifie donc pas aller trop loin mais plus loin. Il est basé sur une chose fondamentale, l’échec. « Le succès, c’est l’échec de l’échec », cette base est très souvent oubliée ou ignorée par la plupart des personnes et ramène finalement au manque de confiance en soi car cela peut concerner n’importe quel individu.
« Le sport est dépassement de soi. Le sport est l’école de vie », « Pour moi, l’essentiel dans le sport, c’est le dépassement de soi auquel il nous oblige sans cesse ». Ces deux citations célèbres nous montrent bien que l’activité physique nous oblige continuellement à nous dépasser, ayant pour seule limite celle du corps. En effet, nous connaissons tous un professeur de sport nous répétant sans relâche « c’est dans la tête !». Bien que sur le moment cet argument nous fasse rire ou grimacer, il est totalement vrai. Combien de fois pensions-nous ne plus pouvoir courir lors des cross ne serait-ce que quelques minutes de plus, et poussés par les autres nous continuons ? Les célèbres Jeux Olympiques sont témoins de performances extraordinaires d’athlètes se dépassant continuellement grâce à leurs longs entraînements. Cet entraînement peut parfois porter ses fruits lorsqu’ils remportent des médailles, mais peut également être stoppé net suite à une blessure, selon son niveau de gravité. C’est ce qu’il s’est passé avec un gymnaste tristement célèbre (Samir Aït-Saïd) par sa chute suite à sa réception au cheval d’arçon, où il se fit une double fracture tibia-péroné ouverte lors des Jeux Olympiques de 2016. Gravement blessé, il fit de nombreuses heures de rééducation pour sa jambe avec l’objectif de gagner la médaille d’or aux JO 2020, ne lui laissant finalement que 4 années (puis 5 en raison du déplacement de la date des JO à l’année suivante) pour retrouver et améliorer son niveau précédent. "Je veux véhiculer l’idée que ce n’est pas parce qu’une complication se cale sur notre chemin qu’il faut tout abandonner", ajoute-t-il lors d’une interview. Parallèlement à ces Jeux Olympiques se tiennent les Jeux paralympiques, accueillant des athlètes parfois amputés, ou n’ayant pas de naissance un ou plusieurs membres. On imagine la difficulté à faire du sport alors que son corps fait défaut, mais ces personnes handicapées arrivent à faire des prouesses sportives, nous montrant que l’entraînement mental permet de repousser ses limites physiques. Ainsi, nous pouvons prendre l’exemple de la célèbre Marie-Amélie LE FUR. Cependant, chaque personne peut réaliser le dépassement de soi à son échelle. Nous avons tous entendus parler des trois nageurs ayant traversé le lac Titicaca à la nage (122 km) en se relayant, tractant une petite plateforme. Théo CURRIN, amputé de ses 4 membres aux articulations, y participa. De notre côté, nous connaissons également des élèves ayant eu de légères blessures les contraignant dans la pratique de leur sport, espérant que cette blessure se répare rapidement. Enfin, nous avons montré que le dépassement de soi est un facteur très important sinon primordial dans le sport, mais il l’est également dans l’armée. Selon le Chef d’État-Major des Armées, qui ne cesse de mettre en avant l’engagement physique, les sportifs de haut niveau partagent les valeurs des militaires, notamment le dépassement de soi.
Le sport est l’un des fondements de l’armée, ce qui nous ramène au dépassement de soi. Dernièrement, le général Pierre de Villiers est allé encourager les coureurs de l’équipe cycliste de l’armée de Terre du 50e tour de Bretagne Cycliste. En effet, un bon niveau physique est attendu chez les militaires. Des tests de Contrôle de la Condition Physique du Militaire (CCPM) sont effectués chaque année. Ces épreuves ont un impact sur la carrière future, que ce soit pour une montée en grade ou une demande de mutation. Il faut donc donner le meilleur de soi-même aux tests pour ne pas regretter en contrepartie. On remarque ensuite sur le site du ministre des armées un article expliquant qu’une des qualités requises pour partir en OPEX (opération militaire à l’extérieur du territoire nationale) en plus de l’appétence pour les activités sportives est le dépassement de soi. De ce fait, en OPEX, on affronte des situations inédites auxquelles on n’a jamais fait face, comme être responsable de la sécurité de lieux ou de personnes. Il faut ainsi dépasser ses peurs et son stress, ses limites physiques et mentales pour bien faire son travail sur place. Nous savons que ce métier est plus dangereux que la plupart, ainsi de nombreux militaires sont blessées et doivent réapprendre à vivre par la suite. Un Cercle Sportif de l’Institution Nationale des Invalides (CSINI), créé en 1966, permet ainsi la reconstruction par le sport des militaires blessés, il accompagne la réinsertion de ces personnes en leur permettant de pratiquer différents sports. Les blessures peuvent être physiques, comme psychologiques à la suite de violents évènements. Stéphane MALLET, un gendarme, fut blessé par balle en service en 2012. Il se reconstruisit par le sport et fut champion de France en cross militaire en 2017. Cédric Travers, lui, ressortit d’une mission avec un état de stress post-traumatique en 2016. Sa « plaie invisible » altérait son moral et sa santé mentale. « Je me suis réfugié dans le sport, c’était pour moi le seul moyen d’évacuer les tensions. Me dépasser physiquement m’a aidé à relever la tête ». Il réussit à dépasser sa blessure psychologique grâce au sport. Avec de la motivation et de l’aide, nous constatons qu’une blessure peut ainsi cicatriser et qu’il ne faut pas perdre espoir.
Nous avons nous-même pu expérimenter ce que signifient ces valeurs au travers du travail réalisé en équipe afin de rédiger cette dissertation, fruit de nos recherches et mises en commun au cours de ces quatre derniers mois. Ce travail nous a rassemblés autour d’un sujet dans lequel nous nous sommes engagés, nous avons créé des liens de solidarité et de respect entre nous en nous entraidant lors de la rédaction de ce devoir qui nous a demandé de nous dépasser, aucun de nous ne s’étant jamais engagé dans un devoir de cette envergure, qui plus est dans un groupe aussi nombreux. Cela a finalement été notre force : c’est grâce à l’entraide et au soutien mutuel que nous sommes parvenus à achever cette dissertation.
Nous tenons à remercier Mme Bordier de nous avoir permis de participer à ce concours et de nous y avoir orientés et guidés.
Ces valeurs font la force du sport mais également celle des armées. En effet, après notre étude du sujet et de nos expériences personnelles, nous avons pu constater que les institutions que sont le sport et l’armée reposent sur les mêmes piliers fondamentaux, les valeurs de l’engagement, de la solidarité, du respect et du dépassement de soi. Elles permettent à leurs membres d’évoluer et de s’améliorer dans leur environnement ainsi que de s’y intégrer. On peut maintenant se demander dans quelles autres institutions extérieures à celles précédemment étudiées retrouve-t-on ces valeurs ?