Comme celui des autres écoles de formation de spécialité, le transfert de cette école d’application répond à un objectif de renforcement de la cohérence dans les parcours de formation et de carrière des militaires de l’armée de Terre.
Mon général, pourriez-vous nous présenter l’école d’artillerie ainsi que ses ambitions ?
Maison mère de son arme, l’école d’artillerie conduit des missions qui reposent sur trois piliers :
- La formation des cadres : elle assure en effet la formation de spécialité de l’ensemble des cadres artilleurs de l’armée de Terre (artilleurs au service des systèmes d’armes sol-sol et sol-air qui équipent les régiments d’artillerie des brigades interarmes et les unités de la 19e Brigade d’Artillerie). Elle forme aussi des cadres affectés au 28e Groupe Géographique, et offre des formations à la Marine Nationale comme à l’armée de l’Air et de l’Espace.
- Les études et la prospective : l’école abrite en son sein une direction chargée de ces domaines ; celle-ci s’appuie sur le RETEX, un dialogue permanent avec les régiments et une interaction continue avec les grands états-majors.
- Les traditions : elles sont au cœur de la vie quotidienne de l’école qui a de plus la chance d’abriter un magnifique musée de l’artillerie, labellisé musée de France, qui vient récemment encore d’amplifier ses plages horaires d’ouverture.
De plus, l’école se caractérise par son ouverture vers l’international : elle reçoit en effet des cadres en formation provenant d’une demi-douzaine de pays, accueille des officiers de liaison comme insérés et communique directement avec de nombreuses missions de défense des ambassades françaises.
Ma priorité est d’accompagner la réforme de l’armée de Terre qui fait des brigades son point de cohérence. Je suis au service de ces brigades, dans un espace-temps contraint, afin d’être « prêt à partir, si besoin, dès ce soir », et dans un certain état d’esprit, celui de l’intelligence collective, à laquelle je crois beaucoup.
Comment l’école d’artillerie s’inscrit-elle dans la transformation de l’armée de Terre ?
L’école d’artillerie s’inscrit pleinement dans cette transformation en contribuant directement aux quatre finalités opérationnelles du CEMAT :
- « Etre et durer », « protéger », et « agir » en améliorant chaque jour la maitrise tactique et technique des artilleurs de l’armée de terre, ainsi que leurs savoir-être.
- « Innover », car l’artillerie, arme caractérisée depuis toujours par la volonté de tirer toujours plus loin, plus vite et plus précisément, comme de protéger au plus loin, intègre dans sa formation et dans ses réflexions les capacités les plus modernes comme les drones et les munitions télé-opérées.
L’école participe directement aux trois objectifs majeurs du CEMAT : l’opérationnalisation, en donnant aux cadres en formation la meilleure capacité possible de « faire leur job », la responsabilisation, en cultivant chez eux l’esprit et les mécanismes de la subsidiarité, et la consolidation de la fraternité d’armes, grâce à un brassage permanent entre les stagiaires, avec les formateurs et au contact de nos camarades de l’école de l’infanterie regroupés avec nous aux Ecoles Militaires de Draguignan.
Un mot sur la formation des cadres ?
Les officiers, les sous-officiers français et internationaux acquièrent à l’école d’artillerie une formation de spécialité « aguerrissante » qui leur permet d’exercer dès leur arrivée en unité un premier emploi immédiatement opérationnel ; le groupement d’application des lieutenants (GA) et celui des sous-officiers (GFSO-FS1) sont en charge de ces formations.
Puis, tout au long de leur carrière, les cadres reviennent à l’école pour se perfectionner et se spécialiser, en particulier comme jeunes maréchaux-des-logis-chefs, lors de la FS2 ou comme jeune capitaines, lors du GFCU.
De plus il existe de nombreuses autres formations d’adaptation, à la durée variable, et adaptée aux besoins des unités de la force opérationnelle terrestre. Chaque année, la direction de la formation artillerie (DFA) conduit une centaine d’actions de formation au profit d’un millier de stagiaires.