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Catégorie : Actualités

Réorientation des militaires du rang : de tireur canon à moniteur dans l’instruction élémentaire de conduite, le brigadier-chef de 1re classe Jérôme témoigne. Spécial

Réorientation des militaires du rang : de tireur canon à moniteur dans l’instruction élémentaire de conduite, le brigadier-chef de 1re classe Jérôme témoigne. © DRHAT / armée de Terre / Défense

Engagé en 1999 au 3e Régiment de Hussards, après y avoir effectué son service militaire, le brigadier-chef de 1re classe Jérôme a décidé en 2005 de se réorienter dans l’instruction élémentaire de conduite (IEC). Il rejoint alors l’un des 5 centres nationaux, celui de Mourmelon-le Grand (Marne).

Étape 1 : faire le choix de la réorientation pour progresser dans sa carrière

« Au cours de mes 16 années de service au sein du 3e RH, j’étais affecté au sein du peloton de protection et d’intervention régimentaire (PPIR). Successivement, j’ai tenu les postes de tireur canon de 20mm, puis chef d’équipe et chef de groupe VAB T20/13. En parallèle, j’étais le responsable cours code de la route au sein de mon peloton afin de préparer les futurs stagiaires avant leur départ au permis. J’étais aussi en charge de l’Instruction Complémentaire de Conduite (ICC) de mon peloton.

À l’approche de ma 16e année de service, j’ai commencé à réfléchir à l’avenir, souhaitant progresser et ne pas stagner dans mon emploi. Je voulais continuer à servir au sein de l’institution tout en ayant le souhait que mon action et mon emploi soient utiles.

J’ai alors décidé de me remettre en question par une réorientation dans la filière IEC et y dérouler une deuxième partie de carrière en qualité de moniteur.

Mon affectation au sein de la filière IEC a dynamisé ma carrière et m’a permis d’atteindre de nouveaux objectifs. Celui qui envisage une réorientation en IEC doit être capable de se remettre en question, d’aimer enseigner et d’être un très bon pédagogue. 

Être moniteur de conduite oblige à une rigueur et une remise en cause quotidienne pour se maintenir à jour et parfaire ses connaissances. De plus, il faut savoir être autonome, être capable de se renouveler et posséder un grand sens d’adaptation. Â»

Étape 2 : se former à devenir formateur

« En 2015, lors de ma réorientation, j’ai suivi une Formation d’Adaptation Complémentaire Qualifiante d’une durée de 9 semaines me permettant de devenir « aide-moniteur Â» : je ne pouvais alors enseigner que l’apprentissage pratique de la conduite VL. Par la suite, j’ai obtenu des formations d’adaptations complémentaires pour enseigner la conduite dans différentes catégories : poids lourds (PL), transport en commun (TC) et super poids-lourd (SPL).

En 2021, j’ai obtenu mon certificat technique de 1er niveau (CT1 IEC) me permettant de dispenser des cours d’enseignements théoriques dans toutes les catégories. L’obtention de ce CT1 me permet également d’obtenir une équivalence pour l’enseignement à la conduite (théorique et pratique) dans le monde civil. Je suis aussi devenu moniteur tout-terrain (MCTT).

 Aujourd’hui je suis un moniteur totalement polyvalent puisque j’enseigne la pratique dans les catégories de brevets VL, PL, SPL et TC, ainsi que la théorie en salle de code. Parmi les plus anciens de l’escadron, je suis également sollicité régulièrement en qualité de moniteur référent pour les formations d’adaptation des différents brevets de conduite. Ce sont des formations internes ayant pour finalité de former les moniteurs de mon escadron et gagner en polyvalence. Â»

Au total, une réorientation réussie

« En ma qualité de moniteur IEC, ma mission est de former le personnel de l’institution au brevet militaire de conduite (BMC), toutes catégories confondues, dans un but opérationnel. L’obtention du BMC est importante dans le déroulé du parcours professionnel d’un militaire. Par exemple, pour les engagés volontaires de l’armée de Terre, le stage BMC est souvent le premier stage auquel ils participent après la période de formation générale.

Ma principale satisfaction est de transmettre des savoirs et d’instruire les soldats. Il est toujours glorifiant d’amener un stagiaire à la réussite, notamment lorsque celui-ci éprouve quelques difficultés, surtout en VL. Â»

Des conditions de travail appréciables

« Au centre d’instruction de Mourmelon, nous travaillons dans des conditions idéales car tous les véhicules que nous utilisons sont récents. Nous avons la plus grande piste d’instruction à la conduite de France. Cela nous permet de travailler efficacement et en toute sécurité sur les premières heures de conduite, qui sont le plus souvent les plus compliquées pour les stagiaires.

Mon centre, comme tous les autres en IEC, a la particularité d’être composé de personnel civil et militaire. Ainsi, le peloton moniteurs au sein duquel je suis affecté est composé de 40 moniteurs : 24 militaires et 16 civils. C’est enrichissant au niveau professionnel et cela permet un échange de savoir et d’expérience.

L’avantage principal de ce métier c’est la planification. J’ai une vision à long terme (6 mois en moyenne) sur mes activités : type de stage, services, missions, permissions, etc. Cela me permet de facilement concilier ma vie militaire avec ma vie familiale.

Au quotidien, malgré l’enchaînement des stages, les horaires de travail sont fixes et tenus par nos chefs. Comme tout militaire, nous faisons des séances de sport ; nous pouvons aussi partir en OPEX ou MCD Â».

Intéressé par la filière IEC mais toujours hésitant ?

Deux fois par an, le Groupement d’Instruction à la Conduite Militaire (GICM) organise des journées de recrutement pour découvrir les métiers. Renseignez-vous auprès du traitant IEC de votre régiment : il peut être une source d’informations précieuses dans le cadre de votre réorientation.


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