Le 31 janvier 2005, à tout juste 21 ans, il se porte candidat à l’engagement à la Légion étrangère, avec la seule volonté de servir. Rien ne laissait présager que sa carrière et sa vie prendraient un tel tournant, lorsqu’il s’est présenté au portail du Groupement de recrutement de la Légion étrangère au Fort de Nogent il y a 18 ans.
Le CBA Solveig est une parfaite illustration de la capacité de l’armée de Terre à intégrer tous les profils, à valoriser les expériences et à récompenser l’investissement personnel et l’envie de servir. Au cours de ces 18 dernières années, il aura franchi brillamment toutes les étapes : jeune légionnaire, sous-officier à titre étranger, puis officier à titre étranger par réussite à l’École militaire interarmes. Devenu officier à titre français depuis le grade de capitaine, il est désormais officier supérieur et lauréat du concours de l’École de guerre.
Cette réussite est le fruit tout à la fois d’un investissement personnel remarquable, de qualités intrinsèques et d’une inébranlable volonté de servir conjugués à l’exigence et à la bienveillance du commandement. Son témoignage est un encouragement pour tous ceux qui se donnent les moyens de réaliser leurs ambitions.
- Qu’est-ce qui vous a motivé pour vous engager dans la Légion étrangère ?
Issu d’une famille sans tradition militaire, j’avais depuis l’âge de 14 ans environ, une forte volonté de rejoindre l’armée. Au terme de ma formation universitaire, je me suis engagé à la Légion étrangère car j’étais attiré par ce corps d’élite, parce que je voulais servir le drapeau français et souhaitais partir en opération.
- Au moment où vous obtenez votre premier contrat, avez-vous conscience de ce qui va vous arriver ?
Très fier lors de la signature de mon premier contrat, je n'avais cependant pas conscience du futur à ce moment-là . J'avais pour objectif de rejoindre le 2e Régiment étranger de parachutistes (REP) et surtout de ne pas faire d’erreurs.
- A quel moment de votre carrière et dans quelles circonstances ressentez-vous la capacité, le besoin ou l’envie d’évoluer vers le corps des sous-officiers, puis des officiers ?
A mon arrivée à la 4e Cie du 2e REP, j’exécutais les ordres sans discuter, j’essayais de faire valoir mes qualités sportives notamment, j’avais de bons camarades et un chef de section bienveillant. J’ai compris assez rapidement qu’avec ma motivation et mes capacités je pouvais monter en grade au sein de l’institution. Je me suis alors porté volontaire pour devenir sous-officier afin de pouvoir exercer plus de responsabilités et avoir un cadre de vie plus en adéquation avec mes aspirations du moment[1]. De la même façon, lorsque j’ai rendu compte à mon commandant d’unité que j’étais volontaire pour présenter le concours de l’EMIA, celui-ci m’a demandé quelles étaient mes motivations. Je lui ai alors répondu que ma motivation principale était de pouvoir un jour être à sa place.
- Au cours de ces 18 dernières années, vous êtes passé de jeune légionnaire à chef de bataillon, lauréat du concours d’entrée à l’École de guerre. Quel bilan personnel portez-vous sur votre parcours ?
A l’été 2019, j’ai été particulièrement fier de prendre le commandement de la 4e Cie dans laquelle j’ai commencé comme jeune légionnaire. J’ai alors essayé de rendre ce que j’ai reçu durant plusieurs années. J’ai aussi eu l’honneur de commander la section d'aide à l'engagement débarqué (SAED) du 3e REI durant 2 ans et le groupement de commando parachutistes (GCP) du 2e REP durant 3 ans. J’ai effectué avec ces deux unités des missions que je n’oublierai jamais et ai eu sous mes ordres des hommes de grande valeur. Je m’estime donc bien évidemment très heureux d’avoir eu ce parcours que je n’aurais pas imaginé lorsque je me suis engagé.
- Aujourd’hui, comment voyez-vous votre avenir ?
Ma réussite au concours d’entrée à l’École de guerre m’offre effectivement de nouvelles perspectives. Mon objectif est maintenant de commander un régiment au sein de la Légion étrangère. Entre les temps, assez courts, qu’un officier breveté est amené à passer en régiment, je souhaiterais dans la mesure du possible continuer à servir à la Légion et saisir les différentes opportunités qui se présenteront.
[1] Il existe des contraintes réglementaires pour les MDR avant 5 ans de service à la Légion Étrangère.